L'association ATD Quart-Monde, l'Université populaire et citoyenne et le Comité de quartier Moulin-Potennerie ont signé lundi 18 une lettre ouverte plusieurs semaines après l'attaque d'une jeune fille paraplégique par des rats à Roubaix.
"Il faut surtout que cela ne se renouvelle pas !" Après l'émoi suscité par l'attaque dans la nuit du 2 au 3 septembre par une jeune fille paraplégique par des rats dans le quartier Moulin-Potennerie à Roubaix, trois associations ont réagi dans une lettre ouverte.
"Ce qu'on voulait, c'était sortir de l'émotionnel, essayer d'interpeller les pouvoirs publics" explique Anne Lescieux, permanente du Comité de quartier Moulin-Potennerie, co-signatrice de la lettre avec ATD Quart-Monde et Comité de quartier Moulin Potennerie.
"On travaille ensemble depuis 15 mois, si on s'est saisi du dossier c'est parce qu'on connaît bien cette problématique" et notamment celle de la cour, rue de Bouvines, où s'est formé le dépôt d'ordures en question.
Des poubelles dans une baignoire
"On ne cherche pas des coupables" assure la Roubaisienne pour qui "on ne peut pas dire que rien n'a été fait non plus, mais c'est un problème récurrent."
Et de citer un exemple, "un monsieur disait qu'il stockait ses poubelles dans la baignoire en attendant le ramassage, à cause du manque de place."
On a le sentiment que c'est très difficile d'être écouté
À la mauvaise gestion des déchets et à la multiplication des interlocuteurs (bailleurs sociaux, propriétaires, mairie, etc.) qui "se renvoient la balle" s'ajoute un troisième problème, le "sentiment dans certaines rues et certains quartiers de ne pas être entendu."
Même parmi les associations, "on a le sentiment que c'est très difficile d'être écouté, d'être pris pour de vrais interlocuteurs. On est un peu des empêcheurs de tourner en rond."
Il faut arrêter de dire que les gens s'en foutent !
Dans leur lettre ouverte, elles demandent "l'égalité de traitement" entre les quartiers, "le respect de la dignité de l'habitant", des moyens accrus pour "les personnes chargées de ramasser les ordures" et que les habitants ou associations "soient considérés comme de réels interlocuteurs."
Et surtout, cesser de diffuser les rumeurs sur le cas de la famille de la victime ainsi que sur l'inaction présumée des habitants, qui s'organisent depuis des mois pour évacuer les déchets. "Il faut arrêter de dire que les gens s'en foutent !" proteste Anne Lescieux.